Faut-il vraiment chauffer à 19 °C ? Ce qu’on ne vous dit pas sur les économies d’énergie

faut il réellement chauffer à 19 degré pour faire des économies d'énergie

Depuis plusieurs années, la recommandation officielle pour le chauffage des logements est de maintenir une température de 19 °C. Cette consigne est souvent présentée comme un compromis entre confort et économie d'énergie. Mais est-ce vraiment efficace pour faire des économies ? Ne serait-il pas plus intéressant d'adapter la température en fonction de l'isolation du logement ? Dans cet article, nous allons analyser les différents facteurs qui influencent la consommation de chauffage et voir si chauffer à 19 °C est toujours la meilleure solution.

1. Pourquoi recommande-t-on de chauffer à 19 °C ?

La recommandation de chauffer son logement à 19 °C provient principalement de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME). Selon cette agence, chaque degré supplémentaire entraîne une augmentation d'environ 7 % de la consommation d'énergie. Ainsi, limiter la température à 19 °C permettrait de faire des économies sans nuire au confort thermique.

a) Une recommandation issue des crises énergétiques

Cette consigne trouve également son origine dans les crises énergétiques des années 1970, notamment le choc pétrolier de 1973. Face à la flambée des prix et aux tensions sur l'approvisionnement en énergie, le gouvernement français a mis en place plusieurs mesures pour limiter la consommation d'énergie. Parmi elles, la réglementation thermique de 1974 imposait des standards plus stricts en matière d’isolation et préconisait de limiter le chauffage des logements à 19 °C dans les pièces de vie et 16 °C dans les chambres.

Depuis, cette recommandation a été reprise dans diverses politiques énergétiques, notamment pour des raisons environnementales et économiques, afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles et les émissions de CO₂.

De plus, le réglage du chauffage à cette température est considéré comme un bon équilibre entre santé, confort et sobriété énergétique. En dessous de 18 °C, des risques pour la santé peuvent apparaître, notamment pour les personnes sensibles (bébés, personnes âgées, malades chroniques). Au-dessus de 20 °C, la consommation énergétique augmente considérablement sans apport significatif en confort.

2. L'impact de l'isolation sur l'efficacité du chauffage

Si chauffer à 19 °C est souvent recommandé, cette règle ne prend pas toujours en compte l'isolation du logement. Or, l'efficacité du chauffage dépend grandement de l'isolation thermique du bâtiment.

a) Les logements mal isolés

Dans un logement mal isolé, l'air chaud s'échappe rapidement par les murs, les fenêtres, le toit et le sol. Résultat : le chauffage doit fonctionner plus longtemps et consommer plus d'énergie pour maintenir une température stable.

Dans ces conditions, chauffer à 19 °C (ou même à 18 °C) peut effectivement permettre de réduire la facture énergétique en limitant les pertes de chaleur. Cependant, cela peut aussi entraîner une sensation d'inconfort car les parois froides rayonnent du froid vers l'intérieur.

b) Les logements bien isolés

Dans un logement bien isolé, la chaleur produite par le chauffage reste plus longtemps à l'intérieur, ce qui réduit la consommation d'énergie. Dans ce cas, chauffer à 19 °C peut ne pas suffire à garantir un bon confort thermique.

Avec une bonne isolation, les murs et le sol accumulent la chaleur et la restituent progressivement. Ainsi, une température de 20 °C ou même 21 °C peut être plus agréable, sans augmenter considérablement la consommation énergétique.

3. Comparaison de la consommation énergétique selon l'isolation

Prenons l'exemple d'une maison de 100 m² :

  • Maison mal isolée : Chauffée à 19 °C, elle peut consommer jusqu'à 250 kWh/m²/an, soit 25 000 kWh par an.

  • Maison bien isolée (BBC ou RT2012) : Elle consomme entre 40 et 80 kWh/m²/an, soit 4 000 à 8 000 kWh par an pour 100 m².

Dans le premier cas, réduire la température à 18 °C peut représenter une économie de 1 750 kWh par an, soit environ 350 € d'économie au tarif actuel de l'électricité réglementé (0,2016 €/kWh).

Dans le second cas, l'économie sera moindre, et il peut être plus pertinent de chauffer légèrement plus pour un confort supérieur.

4. Comment optimiser le chauffage sans trop dépenser ?

Au-delà de la température cible, plusieurs stratégies permettent d'économiser de l'énergie sans sacrifier le confort :

  • Utiliser un thermostat programmable : Ajuster la température selon les heures de présence et la nuit.

  • Améliorer l'isolation : Changer les fenêtres, isoler les murs et les combles.

  • Privilégier un chauffage performant : Pompe à chaleur, chaudière à condensation, poêle à bois.

  • Fermer les volets la nuit : Réduit les pertes de chaleur par les fenêtres.

  • Dégager les radiateurs : Pour une meilleure diffusion de la chaleur.

5. Conclusion : faut-il vraiment chauffer à 19 °C ?

La recommandation de chauffer à 19 °C reste pertinente pour les logements mal isolés où chaque degré supplémentaire entraîne une forte hausse de consommation. Cependant, dans un logement bien isolé, il est possible d’augmenter la température à 20 ou 21 °C sans explosion de la facture. Le plus important est d’adapter le chauffage à l’isolation et d’adopter des gestes simples pour limiter les pertes de chaleur.

Ainsi, plutôt que d’appliquer une règle rigide, il est préférable d’optimiser son chauffage selon l'efficacité énergétique du logement et les besoins réels de confort thermique.

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